Cambodge (4)

Jour 59 – Phnom Penh – Beakchan - Visite et Vélo 30 Kms – moyenne 13,4 Km/h - plat - Mardi 12 mars 2013

Réveil à 7 heures ce matin car nous n'avons rien de bien urgent à faire ce matin. Nous déjeunons à l'hôtel avec café et toasts (7,7 USD). Nous allons ensuite faire un tour du quartier sans but bien précis. Nous visitons les alentours du palais royal qui n'est pas ouvert aux visites aujourd'hui et deux pagodes qui ne sont pas loin. Nous faisons aussi un tour sur deux marchés, ils ressemblent aux autres avec beaucoup de couleurs et d'animation. Nous achetons un kg d'oranges à 2USD, un fruit du dragon à 4 700 Riels et un autre fruit qui nous est offert par le vendeur, son nom est pomme (et quelques chose mais je ne me souviens pas). Nous achetons aussi 3 gaufres pour 1500 Riels. Nous rentrons ensuite à l'hôtel et mangeons nos fruits. Le fruit du dragon a la chair rouge et non blanche comme le précédent et il a aussi plus de goût.

Nous préparons ensuite les vélos et partons vers midi en direction de Tuol Slang. C'était un lycée qui a été transformé, comme la plupart de lieu d'enseignements et de culte du Cambodge à l'époque des Kmers rouges, en prison et qui était aussi un lieu de torture et d'extermination. C'est aujourd'hui un musée du génocide. Le terme génocide ne semble pas adapté puisque les critères d'élimination étaient idéologiques ou arbitraires et non ethniques ou religieux. Il suffisait de porter des lunettes pour être considéré comme ennemi de la révolution et être torturé et éliminé. Visite pas vraiment drôle donc mais bien utile pour garder l'esprit critique face à toutes les idéologies révolutionnaires qui, partant d'idées qui peuvent sembler justes et nobles, conduisent à des exterminations de masse et à la famine.

Nous terminons la visite vers 14h30 et nous nous installons dans un restaurant. Nous prenons chacun un bière, Michel prend des spaghettis Bolognaises, Christine et moi du riz poulet normalement sucré mais plutôt un peu épicé. Tout était très bon quand même. Nous payons 11,75 USD le tout.

Nous prenons ensuite la route en direction de Kampot. La circulation en ville n'est pas trop difficile au début mais à la sortie de la ville la route que nous suivons devient est en très mauvais état et la circulation qui ne se fait plus que sur une voie devient plus dense. Nous passons trois péages qui ne nous concernent pas puisque les deux roues passent sans s'arrêter. Nous sommes sur un axe important  qui se divisera un peu plus loin en deux routes nationales (3 et 4) où des vaches paissent et traversent la route à leur guise.

Vers 16h30 nous traversons un village et voyons deux panneaux de guest house. Elles sont toutes deux un peu décentrées et nous faisons un tour en ville pour voir s'il y en a d'autres. Nous ne trouvons rien et retournons à la première guest house que nous avons vu. Elle est sur un chemin à 100 mètres de la route. Les chambres donnent sur une cour bétonnée et propre. Il y a une dizaine de chambres avec un grand lit. Elles sont presque toutes identiques et la seule différence est que certaines ont la climatisation et d'autres un ventilateur. Celles avec climatisation sont à 10 USD et celles avec ventilateur sont à 5 USD. Nous prenons deux chambres à 5 USD.

Il n'y a pas d'électricité lorsque nous arrivons mais la dame qui tient la maison démarre un groupe électrogène. L'électricité revient rapidement et le groupe est arrêté.

Après la douche nous faisons un petit tour en ville. Comme ce n'est qu'un village le tour est vite fait. Il y a quelques restaurants et nous nous installons devant la cuisinière de l'un d'eux et prenons chacun une soupe. Ce restaurant n'est probablement pas le meilleur car la viande cuite qui est sous nos yeux et que nous allons manger n'est pas de la première fraîcheur. Il y a le choix entre deux types de soupe et rien d'autre. Christine prend une soupe de riz avec de la viande, de pousses de soja et un bouillon. Michel et moi prenons des nouilles Khmères avec du poulet. Nous payons 3USD le tout.

Les restaurants et le marché commencent à fermer vers 19h30. Nous avons juste le temps de prendre 2 boissons gazeuses, une bouteille d'eau (5 500 Riels) et un kg de bananes (2 000 Riels).

Nous rentrons ensuite à la guest house. Le propriétaire est rentré et il nous pose quelques questions sur notre voyage. Il nous fourni quelques renseignements sur la suite de notre parcours au Cambodge. Il nous dit qu'il va souvent se baigner à Kampong Som, il n'utilise pas le nom de Sihanoukville, le week end avec sa famille. Il nous dit aussi que nous ne pourrons pas aller en vélo plus loin que l'aéroport, qui est à une quinzaine de kilomètres avant la ville, car ensuite c'est trop montagneux. Selon lui nous serons obligés de prendre une voiture. Nous ne le contredisons pas mais nous sommes convaincus que ce ne peut pas être pire qu'au nord du Laos et aussi que les montées ne seront pas très longues. Nous pensons que, dans ce pays plutôt plat, des montées sans grande difficulté peuvent faire peur aux locaux. Nous avons droit aussi à un petit cours de Cambodgien avec l'écriture et la prononciation  du début de l'alphabet. Tout ceci nous paraît bien difficile à écrire et à prononcer. Nous nous contenterons donc pour l'instant des quelques mots que nous connaissons et qui semblent être compris par les cambodgiens.

Nous sommes dans nos chambres vers 21h30 et il ne reste qu'à écrire le récit de la journée et à dormir.

Demain nous nous lèverons vers 6 heures pour un départ un peu matinal car il n'y a, au dire de notre hôtelier du jour, pas d'hôtel ni de guest house jusqu'à Kampot.

Jour 60 – Beakchan - Kampot - 131 Kms – moyenne 15,1 Km/h - plat - Mercredi 13 mars 2013

Réveil à 6 heures ce matin car nous avons une longue route à faire aujourd'hui. Nous partons de la guest house vers 6h45 en direction de Kampot. Nous suivons la route nationale 4 sur 10 kilomètres. Elle est assez fréquentée mais ce n'est pas très gênant si l'on ne craint pas les coups de klaxon. Nous achetons quelques viennoiseries dans une boulangerie (6 000 Riels les 6 pièces) et nous prenons chacun un café dans un restaurant (3 000 Riels les 3 cafés) et buvons le thé qui est sur la table.

Nous repartons ensuite sur la route 41 qui est en construction. Elle rejoint la route nationale 3 à une vingtaine de kilomètres de Kampot et devrait être plus tranquille que les nationales. La piste est en assez mauvais état au début puis devient plutôt bonne sur le reste du parcours. Il y a même une vingtaine de kilomètres de bon goudron.

Nous faisons une pause repas vers 10h30 au kilomètre 45. Michel et moi prenons un riz poulet et un coca (10 000 Riels) et Christine achète 3 poires sur le marché pour un USD. Nous repartons vers 11h20.

Nouvelle pause boisson au kilomètre 85, nous prenons chacun 2 jus de canne (6 000 Riels le 6 jus). Nous repartons avec un fort vent de face qui nous gênera, nous roulons sur le plat entre 10 et 12 kilomètres par heure, jusqu'à la jonction avec la route nationale 3 au kilomètre 110. Nous faisons une nouvelle pause boisson au kilomètre 100 avec toujours chacun 2 jus de canne (6 000 Riels les 6 jus). Nous demandons aux commerçants de la bourgade si nous sommes encore loin de Kampot. Ils nous disent qu'il nous reste encore 30 kilomètres. C'est à peu près ce qu'indique le GPS et nous ne sommes plus qu'à une dizaine de kilomètres de la route Nationale 3 sur laquelle nous devrions, si le vent veut bien se calmer, rouler plus vite. Comme la bourgade où nous nous trouvons est dépourvue d'eau et d'électricité nous ne demandons pas si nous pouvons y dormir et reprenons rapidement la route en direction de Kampot.

Nous rejoignons la route nationale 3 au kilomètre 110 et achetons des bananes (2 000 Riels) et une papaye que la vendeuse nous prépare (2 000 Riels). Nous mangeons la papaye et les bananes et continuons notre chemin car nous voulons arriver avant la nuit.

Le vent est moins gênant, voir absent, et nous avançons assez vite. Nous arrivons à kampot et suivons le premier panneau qui indique un guest house. Il y a des chambres avec deux grands lits, ventilateur, eau froide et wifi pour 8 USD. Il y a aussi une grande cour pour garer les vélos et un jet pour les laver car ils en ont bien besoin. C'est donc parfait et nous prenons une chambre dans cette guest house. Michel lave les vélos pendant que je fais les formalités d'entrée. Nous lavons ensuite les sacoches sous la douche. Nous avons aussi besoin d'une bonne douche et de nous restaurer. Nous commençons donc par la douche qui n'est pas un luxe aujourd'hui. Nous recherchons ensuite un restaurant et nous en trouvons un pas trop loin. Nous restons sur l'habituel riz avec une cuisse de poulet pour Christine  et Michel et deux saucisses pour moi. Nous prenons aussi chacun une bière. Nous payons 39 000 Riels (environ 10 USD) le tout. Sur le chemin du retour nous prenons chacun une petite bouteille d'eau car le vent, la poussière et le soleil nous ont desséchés.

Jour 61 –  Kampot – Veal Ring - 56 Kms – moyenne 16,8 Km/h – assez plat - Jeudi 14 mars 2013

Réveil naturel à 7 heures 30 ce matin car nous avions besoin de récupérer et pas de programme précis pour aujourd'hui qui est une journée bonus gagnée par la grande distance parcourue hier.

Nous prenons un petit déjeuner pain beurre confiture et café à la guest house (6 USD pour nous trois). Nous faisons ensuite un petit tour de la ville et visitons une société, Farmlink-Cambodia, qui aide les producteurs à commercialiser leur poivre. Nous avons vu une petite vidéo sur la culture, la récolte et la préparation du poivre. La préparation des grains demande beaucoup de temps. Ils sont d'abord triés par couleurs puis séchés au soleil environ deux jours. Ensuite ils sont lavés à l'eau chaude ou à l'eau froide suivant la variété puis séchés au soleil encore 3 ou 4 jours. Ils sont ensuite triés manuellement grain par grain avec une pince à épiler en fonction de la taille et de la couleur. Nous avons vu des femmes qui faisaient ce travail. Chacune trie environ deux kilogrammes de poivre par jour. Les conditions de travail étaient bonnes, les femmes étaient assises dans un local frais propre et bien éclairé.

Ensuite nous sommes retournés à la guest house pour libérer la chambre. Sur le chemin nous avons vu de nombreux groupes de jeunes en costumes d'étudiants ou de lycéens équipés des pinces ou de gants qui ramassaient les déchets au bord de la rivière et des routes et les plaçaient dans de grands sacs poubelle. Ceci nous a agréablement surpris car jusqu'ici nous avons surtout vu des gens qui jetaient leurs déchets et quelques fois des gens qui brûlaient un petit tas de déchets devant leur boutique. Christine a rencontré une française qui lui a expliqué que c'était aujourd’hui le jour de la rivière. Après le nettoyage il y a une sortie de tous les bateaux disponibles qui reviendront sur Kampot le soir avec les bateaux de pêcheurs lorsqu'ils rentreront de la mer. Nous ne savons pas si cette opération nettoyage est fréquente ou non mais Kampot, sans être une ville très propre, est quand même beaucoup plus propre que beaucoup d'autres villes du pays.

Nous quittons la guest house vers midi et faisons rapidement halte dans un petit restaurant très propre avec une propriétaire sympathique qui parle assez bien le français. Elle aussi nous dit que les vingt kilomètres avant Sihanoukville sont montagneux. Nous prenons chacun un riz poulet (6 USD le tout).

Vers 13 heures nous partons en direction de Sihanoukville que nous ne pouvons pas rejoindre aujourd'hui mais nous savons qu'il y a des guest house à mi parcours. Nous faisons une halte au kilomètre 25 et prenons chacun une part d'ananas (1 500 Riels les trois parts) et Michel et moi prenons un café (1 USD les deux cafés).

Nous repartons ensuite sous un ciel un peu menaçant et ne faisons que des arrêts photos. Nous arrivons au carrefour des route 3 et 4 vers 17 heures. Nous visitons une première guest house qui est un peu chère (15 USD pour une chambre avec deux petits lits) et continuons malgré quelques gouttes de pluie et l'orage qui menace. Quelques centaines de mètres plus loin nous trouvons une autre guest house qui propose une chambre plus grande avec deux grands lits pour 8 USD. La chambre est au rez de chaussée et les vélos peuvent passer la nuit fermés à la réception. Nous nous installons donc dans cette guest house qui est assez bien placée non loin des restaurants.

Le soir nous sortons dans le village pour dîner. Il y a quelques restaurants et nous faisons un tour rapide pour choisir celui qui nous convient le mieux. Il n'y a pas beaucoup de différence et tous proposent à peu près la même chose, soupe de riz et des desserts. Nous prenons donc chacun une soupe de riz. Il y a une casserole avec des œufs sur le feu à coté de la casserole de riz et la serveuse nous demande si nous voulons y ajouter un œuf. Je ne veux pas d’œuf mais Christine et Michel en demande un. La serveuse prépare les trois bols de soupe et comme elle n'a pas compris pour les œufs elle en met trois dans une assiette à coté des bols. Nous pensons qu'elle va nous servir la soupe et les œufs à part mais nous nous trompons car elle casse un œuf et en dépose le contenu dans un bol. Même vu de loin l'aspect de l’œuf ne nous semble pas normal. En regardant de plus prêt ce sont des œufs avec poussins. Nous avons juste le temps d'arrêter la serveuse avant qu'elle ne mette le deuxième œuf dont elle vient de casser la coquille dans un autre bol. Elle enlève aussi le premier et nous nous passerons d'oeuf. La soupe est bonne mais vite mangée car le bol n'est pas très grand. Nous nous faisons préparer ensuite un petit bol de dessert avec des gâteaux gélatineux de la glace et du lait de coco. Nous goûtons tous, je trouve cela bon et j'en reprend un. Christine et Michel préfère prendre un milk shake avec fruits et légumes mélangés. Nous payons 17 000 Riels le tout.

Jour 62 –  Veal Ring – Kampong Som (Sihanoukville) - 47 Kms – moyenne 15,1 Km/h – plat puis vallonné - Vendredi 15 mars 2013

Réveil à 6 heures ce matin car nous voudrions arriver tôt à Sihanoukville pour visiter. Nous quittons la guest house vers 6h45 et nous nous arrêtons sur le marché après environ un kilomètre. Nous achetons 1 kg de mangues (3 000 Riels) 6 oranges (9 000 Riels) et un kg de bananes (2 000 Riels). Nous achetons aussi 3 gros beignets (3 000 Riels les 3) 3 beignets plus petits (1 500 Riels les 3) et un gros beignet à 1 000 Riels. Nous prenons chacun un café (3 500 Riels pour 2 cafés noirs et un café au lait) dans un restaurant et mangeons nos beignets et quelques fruits sur place.

Nous prenons la route vers 8 heures en direction de Sihanoukville. La route est plate sur environ 30 kilomètres puis devient vallonnée ensuite. Rien de bien méchant la pente maxi fait 6%  et ne dure pas plus d'un ou deux kilomètres. Nous avions donc raison de ne pas nous inquiéter lorsque, deux jours auparavant, le propriétaire d'une guest house nous disait que nous ne pourrions pas arriver jusqu'à Sihanoukville en vélo à cause des montées. Nous faisons une petite pause boisson (2 coca pour un USD). Nous arrivons à Sihanoukville un peu avant midi et demandons une chambre dans la première guest house que nous trouvons. la chambre avec deux lits et ventilateur est à 8 USD. Elle est au troisième étage et la vue sur la ville et la mer (un peu loin la mer) est bonne. Il y a une cour pour garer les vélos. Nous nous installons dans la chambre vers midi et nous aurons tout l'après midi pour visiter et nous baigner.

Jour 63 – Kampong Som (Sihanoukville) – Veal Ring - 63 Kms – moyenne 11,4 Km/h – dénivelé montant 543 mètres - Samedi 16 mars 2013

Réveil à 6h45 ce matin et ensuite petit déjeuner en ville en face de la guest house. Nous prenons chacun une assiette de riz quelque chose et un café (15 000 Riels). Nous partons en vélo vers 8h30 et faisons un détour par le port ce qui nous rajoute quelques kilomètres de terrain vallonné car Sihanoukville est construite sur une colline. Au kilomètre 20 environ nous trouvons un chemin sur notre gauche qui est indiqué sur la carte comme menant à des chutes d'eau et ensuite devrait rejoindre une route plus au nord qui rejoint aussi la RN4. Nous demandons à des locaux et il semble en effet que cette route mène aux chutes puis rejoint une autre route qui rejoint la RN4. La piste est assez bonne et nous la suivons. Elle nous amène après 7 kilomètres à un péage (1 USD par personne) et un kilomètre plus loin aux chutes. Elles ne sont pas très impressionnantes mais elle sont probablement plus importantes en saison humide. Il y a de nombreux bus sur le parking qui ont amené des groupes de jeunes et des familles qui se baignent ou pique nique sous les abris prévus pour cela. Le lieu est calme et l'endroit plutôt propre et agréable.

Nous faisons la visite des cascades et Christine ne peut résister à l'envie d'aller sous l'eau pendant que Michel et moi restons bien au sec. Nous prenons ensuite chacun un jus de canne (6 000 Riels les trois) et nous nous installons à un restaurant pour déjeuner. Christine prend un riz frit avec du boeuf, Michel des nouilles frites avec du bœuf, je prend une assiette de riz bouilli et une assiette de poulet frit avec de l'ananas et nous prenons chacun une boisson (coca pour Michel et moi et une bouteille d'eau pour Christine). Nous sommes tous enchantés de notre plat qui était excellent (et qui a aussi été très long à préparer). Nous payons 8 USD le tout.

Nous repartons des chutes vers 14 heures en passant sur un pont en bois des plus rustiques. La piste continue sur environ 8 kilomètres et débouche sur une route goudronnée. Il y a un trafic de camion assez important et nous nous demandons si elle route ne continue pas jusqu'au port de Sihanoukville qui doit être à une dizaine de kilomètres alors que nous en avons déjà fait 30 depuis ce matin. Notre carte indique que la route commence au carrefour où nous sommes actuellement mais nous constatons qu'elle continue en direction de Sihanoukville. Peu importe nous avons fait une piste agréable et visité un site plutôt agréable aussi.

Nous reprenons la route en direction de la RN4. Elle est parfois bonne, parfois franchement défoncée et quelques tronçons sont en travaux. Dans l'ensemble c'est beaucoup moins roulant que la piste. Il y a aussi beaucoup de petites montées et descentes qui se succèdent. Il semble que nous en ayons terminé avec les routes plates et faciles du Cambodge car nous sommes maintenant dans une région montagneuse. Nous faisons une halte boissons et fruits au kilomètre 55. Nous prenons un coca, une boisson énergisante, un jus de fruit et des bananes (6 000 Riels le tout). Nous repartons rapidement et arrivons bientôt sur la RN4. Il est déjà 17 heures et nous demandons la direction de la guest house la plus proche. Les guest houses sont à environ un kilomètre en direction opposée à celle que nous prendrons demain. Nous nous arrêtons à la première qui est sur notre route. La chambre avec deux lits, un grand et un petit, avec ventilateur et eau froide est à 7 USD. Nous prenons une chambre sans plus regarder. Nous nous rendrons compte ensuite que tout est assez sale. Nous regrettons un peu de ne pas avoir poussé trois kilomètres plus loin pour retourner à la guest house où nous avons dormi avant hier car elle était vraiment très bien.

Le soir nous ressortons dîner dans un restaurant à quelques centaines de mètres de la guest house. Nous prenons chacun une bière et un riz poulet. Le poulet est très bon et les parts sont copieuses. Nous payons 10 USD le tout.

Retour à la guest house à 20 heures. Il n'y a rien d'autre à faire ici que dormir. Nous devrions donc pouvoir partir tôt demain matin.

Jour 64 – Veal Ring – Andoung Teuk - 92 Kms – moyenne 15,45 Km/h – dénivelé montant 347 mètres - Dimanche 17 mars 2013

Réveil à 6h15 ce matin et ensuite petit déjeuner dans un restaurant proche de la guest house. Nous achetons 3 petits pains et 6 beignets à un marchand ambulant (9 000 Riels). Nous prenons chacun un café et Michel et moi prenons une assiette riz poulet (11 000 Riels). Nous partons en vélo vers 8 heures et nous suivons la RN4 en direction de Phnom Penh. Nous devons suivre cette route sur environ 40 kilomètres et ensuite nous devrions prendre la route 48 en direction de Koh Kong. La route est plutôt agréable et pas trop fréquentée. Nous traversons le plus souvent des zones boisées avec des palmiers à huile sur une dizaine de kilomètres.

Lorsque nous arrivons, vers 10h30, au carrefour de la RN4 et de la route 48 Michel et Christine sont une vingtaine de mètres devant moi. Aucune direction n'est signalée et ils continuent la tête dans le guidon. Je me retourne pour voir ce qui est écrit sur un panneau que l'on voyait jusque là de dos. Il n'y a aucune indication mais une dizaine de mètres en avant il y une borne qui indique le kilomètre zéro de la route 48 avec l'indication Koh Kong 150 kms. Pas de doute la route qui part à notre gauche est bien celle que nous devons suivre. Michel et Christine sont maintenant 200 mètres devant moi car la route descend et je me suis arrêté pour regarder les panneaux. Je crie et fais des gestes mais ils ne voient pas (normal je suis derrière), n'entendent pas et ils continuent. Je décide alors de rester au carrefour car je risque de mettre du temps à les rattraper et, s'ils me voient derrière eux, ils risquent de continuer leur course jusqu'à ce que je les aies rejoints. J'attends une quinzaine de minutes et, ne voyant personne revenir et ne trouvant pas d'ombre, je m'installe à un restaurant et commande une assette de riz avec du poisson avec un coca. J'ai terminé mon repas lorsque Michel et Christine reviennent sur leurs pas environ une demie heure après leur erreur de parcours. Ils commandent le même repas que moi avec un coca pour Michel et une bouteille d'eau pour Christine (23 000 Riels les trois repas). Pendant qu'ils mangent je traverse la route pour acheter deux gros ananas que la vendeuse me prépare pour qu'ils soient prêt à manger (10 000 Riels pour 4 kgs avant préparation). Nous mangeons les ananas dans le restaurant avant de reprendre la route.

La route 48 qui mène à Koh Kong est, sur les 50 premiers kilomètres que nous avons parcourus aujourd'hui, plutôt bonne exceptées quelques portions en travaux et pas trop fréquentées. Il y a quelques petites côtes mais l'ensemble est plutôt plat.

Nous faisons une nouvelle pause boisson et fruits au kilomètre 80. Michel et moi prenons chacun un fanta et un coca (8 000 Riels), Christine prend deux bouteilles d'eau (2 000 Riels) et achète des bananes à un étale voisin (1 000 Riels).

Nous repartons pour une dizaine de kilomètres jusqu'à un grand village, Andoung Teuk, où nous devrions trouver à dormir. Lorsque nous y arrivons vers 16 heures le ciel est menaçant et nous espérons vivement y trouver de quoi dormir car la prochaine bourgade importante est à 40 kilomètres. Nous trouvons en effet une guest house à la sortie de la ville. Il n'y a qu'un grand lit par chambre et ce n'est pas le grand luxe. Le prix est de 6 USD la nuit. La dame qui s'occupe des lieux nous montre que l'on peut dormir à trois personnes dans le lit en travers. Ce devait être possible mais nous préférons prendre deux chambres. Nous nous installons et un orage éclate avant que nous n'ayons tous pris la douche. Il ne dure pas longtemps et nous ressortons vers 17 heures pour boire une bière (7 500 Riels les trois bières). Nous recherchons ensuite un restaurant mais, à 18h30, il semble que ce soit déjà un peu tard. Nous ne trouvons qu'un restaurant qui veut nous servir un riz presque froid et une viande encore plus froide. Nous payons les 3 assiettes avec deux petites bouteilles d'eau 23 000 Riels ce qui est un très mauvais rapport qualité prix.

Nous sommes de retour à la guest house vers 19h30 et il n'y a pas grand chose à faire. Nous aurons encore une bonne nuit de sommeil. Demain la journée devrait être calme si nous choisissons de ne faire que les 40 kilomètres qui nous séparent de la ville suivante, où nous pensons pouvoir dormir, ou très difficile, avec une centaine de kilomètres et des côtes, si nous poussons jusqu'à Koh Kong.

Jour 65 – Andoung Teuk – Trapaing Rung - 43 Kms – moyenne 12,8 Km/h – dénivelé montant 443 mètres -  Pente moyenne 3%. Pente maxi 8% - Lundi 18 mars 2013

Réveil à 6h40 ce matin et départ vers 7h30 avant le petit déjeuner car nous pensons trouver un restaurant sur notre route. Nous en trouvons en effet quelques uns jusqu'au kilomètre 6 mais nous n'en trouvons aucun à notre goût et nous continuons notre route. Un kilomètre environ après le dernier restaurant nous voyons se profiler une belle montée. Nous regrettons de ne pas nous être arrêtés pour déjeuner mais nous pensons encore trouver quelque chose plus loin. La montée est raisonnable avec une pente entre 6% et 8% et ne dure que quelques kilomètres pour atteindre une altitude maxi de 180 mètre environ. Au sommet nous nous partageons un paquet de biscuit que Michel a dans ses sacoches depuis le Laos (ou même la Thaïlande) et une mangue qu'il nous reste d'hier. La route traverse une belle forêt qui semble être un parc naturel. Le parc doit être une zone protégée car il n'y a aucune construction au bord de la route et nous avons compris que nous ne trouverons pas de restaurant rapidement.

Nous continuons donc à allure tranquille pour ménager nos forces. La route continue à monter et descendre mais les pentes deviennent moins raides et moins longues. A partir du kilomètre 30 environ la route est plate ou, si elle monte ou descend, les pentes font 2% ou 3%. Le parcours devient beaucoup plus facile et nous arrivons vers 10h45 à Trapang Rung. Nous faisons halte dans un restaurant à l'entrée de la ville et commençons par prendre chacun une boisson. Nous commandons ensuite à manger, Christine prend un riz frit avec du bœuf, Michel des nouilles frites avec du boef et moi un poisson doux et amer (cuisiné avec des ananas, des oignons et des concombres servi avec une assiette de riz). Tous les plats sont très bons et bien présentés. Le restaurant est très propre et le cadre ainsi que le personnel sont agréables. Nous terminons par des ananas que Christine est allée acheter et faire préparer un peu plus loin (2 USD pour les ananas). Nous payons 24 000 Riels nos repas et boissons au restaurant.

Nous sommes prêts à repartir lorsque qu'apparaît un cycliste sur la route. Il circule en direction inverse de la notre. Christine, qui a cette habitude, y va de son retentissant "BONJOUR". Cela permet de faire immédiatement réagir la personne interpellée si elle est française ou francophone. C'est la cas et le cycliste s'arrête pour discuter un moment. C'est un parisien qui commence juste son voyage de quatre semaines. Il voyage tous les ans en asie du Sud Est depuis 2007 et laisse son vélo dans uns scierie à Bangkok. Il est parti en vélo de Trat en Thaïlande il y a deux jours et se rend au Vietnam. Nous échangeons quelques informations au sujet des transports en Thaïlande entre Trat et Bangkok. Cela concerne surtout Christine qui devra terminer le voyage en transport en commun pour rejoindre l'aéroport. Nous nous renseignons aussi sur les difficultés qui nous attendent jusqu'à Koh Kong. Il nous reste 60 kilomètres à parcourir et il y a de belles montées sur les 40 premiers kilomètres. Il ne semble pas y avoir de guest house dans la ville où nous sommes mais nous renseignerons quand même un peu plus loin. Nous renseignons aussi notre interlocuteur, qui se rend à Kampot d'où nous venons, sur les guest house sur son parcours. Nous lui signalons aussi qu'il ne trouvera pas à manger sur les 35 kilomètres suivants. Il décide donc de se faire servir à manger au restaurant où nous sommes.

Nous le quittons et nous traversons le pont qui nous sépare encore de la ville. Le pont traversé nous nous rendons compte que la ville ne compte que quelques maisons et qu'il n'y a rien qui puisse ressembler à une guest house. C'est ce que nous avait dit notre cycliste parisien. Nous demandons quand même et on nous indique un Home Stay dans la direction d'où nous venons de l'autre coté du pont. Nous traversons donc à nouveau le pont et nous demandons encore. On nous envoie à un pavillon Eco Tourisme qui est juste à coté du restaurant où nous avons mangé. Le cycliste parisien, qui est toujours au restaurant, se joint à nous ainsi que les femmes du restaurant qui nous disent de nous asseoir et d'attendre. Deux hommes en scooter arrivent et nous expliquent que les home stay sont un peu plus loin. Le prix est de 3 USD pour une personne et de 5 USD pour deux personnes. Comme nous sommes 3 cela fait 5 + 3 = 8 USD. Il faut aussi remplir le registre avec les trois passeports. Lorsque nous avons terminé un des hommes nous guide jusqu'au Home Stay numéro 8 où nous devons résider. La maison à environ 500 mètres du pavillon Eco Tourisme et en pleine campagne. Le confort est sommaire mais tout est propre et même très propre si l'on compare à la guest house d'hier soir. Par contre il n'y a pas d'eau courante ni d'électricité. Il y a une grande réserve d'eau et un broc qui font office de douche dans la salle de bain.

Vers 15 heures nous prenons chacun deux cafés dans la guest house. La patronne fait un café au lait qui est très bon. Nous visitons ensuite le jardin et les arbres fruitiers puis nous nous reposons et discutons.

Vers 17h30 nous faisons un tour en ville et des achats de sucreries en réserve pour demain (3,5 USD) et des bananes (2 000 Riels). Nous dînons ensuite dans le même restaurant qu'à midi et prenons des repas identiques en changeant seulement les destinataires avec boissons non alcoolisées pour Michel et moi et bière pour Christine (24 500 Riels).

Lorsque nous terminons nos repas nous voyons arriver un groupe de neuf jeunes occidentaux. Le rituel "BONJOUR" de Christine produit le même effet qu'à midi. Ce sont des français. Ils viennent de faire un trek de trois jours dans le coin et se sont faits manger par les sangsues. Deux d'entre eux, un couple, travaillent à Phnom Penh depuis six mois et la fille parle bien le Khmère.

Nous rentrons à la guest house vers 20 heures. Les propriétaires nous font un thé et nous leur montrons quelques unes de nos photos. Il y a de l'électricité fournie par un groupe électrogène. Nous nous couchons vers 21 heures.

Jour 66 – Trapaing Rung – Koh Kong - 65 Kms – moyenne 11,5 Km/h – dénivelé montant 809 mètres - Pente moyenne 5%. Pente maxi 9% - Mardi 19 mars 2013

Réveil à 6h00 ce matin et départ vers 6h30 avant le petit déjeuner. Nous ne voulons pas faire la même erreur qu'hier et nous nous arrêtons au premier restaurant ouvert pour prendre le petit déjeuner. Nous prenons chacun un riz omelette et un café (22 500 Riels).

Nous sommes sur la route de Koh Kong à 7h30. Les premiers kilomètres sont plats et faciles et il ne fait pas encore trop chaud. Nous attaquons les premières montées après 7 ou 8 kilomètres et ensuite le terrain sera vallonné presque jusqu'à Koh Kong. Il y aura seulement les cinq derniers kilomètres qui seront vraiment plats mais nous aurons alors un petit vent de face.

Les montées ne sont pas très longues ni très raides (9% maxi mais souvent 5% ou 6%) et notre sommet du jour est à environ 350 mètres d'altitude. Le paysage est plaisant et la route en bon état mais sans ombre aux heures où nous passons. Comme le soleil est vraiment très généreux aujourd'hui nous souffrons un peu de la chaleur.

Nous faisons une petite halte boisson et ananas au point culminant de notre parcours. Il nous reste environ 25 kilomètres à parcourir et nous croyons, c'est ce que nous à dit le parisien cycliste que nous avons croisé hier, que les difficultés sont derrière nous.

Nous attaquons en effet une grande descente qui nous conduit à Ta Tai (altitude quelques mètres au dessus du niveau de la mer). Nous perdons nos illusions avant d'arriver en bas de la descente car la route que nous voyons en face de nous n'est pas plate et le terrain que nous voyons devant nous ne laisse aucun doute : il va falloir encore monter.

Nous gravissons à nouveau une colline qui culmine à presque 200 mètres d'altitude. Il est midi et le soleil est de plomb. Nous enchaînons ensuite une succession de montées et de descentes jusqu'à quelques kilomètres de Koh Kong. Ensuite le vent nous gêne un peu mais nous avançons vite quand même. Nous faisons une halte repas, boissons, fruits avant de chercher un logement.

Michel prend une assiette de riz et moi une assiette de riz avec du poulet (bien assez pimenté). Nous prenons aussi chacun deux coca. Christine se contente d'une boisson et va acheter des fruits. Nous payons 19 500 Riels le tout. Christine achète des fruits, 3 mangues, un ananas préparé et des beignets de bananes (3 USD le tout). Nous mangeons le tout au restaurant.

Nous entrons ensuite au centre ville et nous nous installons dans la première guest house que nous visitons. La chambre est au premier étage, elle a un grand et un petit lit. La fenêtre donne sur un terrain boisé à l'arrière du bâtiment. Les vélos sont garés dans un local au rez de chaussée. Il y a le wifi gratuit et des ordinateurs connectés en bas à 1 USD l'heure. La chambre est à 8 USD.

Le soir nous dînons dans un petit restaurant. Michel prend des nouilles frites avec des crevettes, Christine de crevettes grillées avec du riz, je prend des crevettes bouillies avec du riz, en boisson nous prenons une bière pression, un coca et un bouteille d'eau (32 500 Riels le tout).

Nous changeons de restaurant pour prendre trois coupes de fruits avec de la glace pilée (9 000 Riels).

C'est notre dernière soirée au Cambodge. Demain matin nous repassons en Thaïlande.

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